Des oscillations. Un modeste panorama des surfaces phonographiques contemporaines et quelques ellipses

Du pressage industriel à l’édition artisanale ou artistique, une étonnante succession de « machines parlantes » s’opère, cristallisant l’obsession de l’humain pour la voix et le temps fixé. Il s’agira de montrer un panel de support et d’objet-disques, relevant d’usages de pratiques et d’histoires, oscillants entre culture populaire et pratiques artistiques contemporaines : une phonographie créative, industrieuse ou sénescente avec une attention singulière portée à la matérialité des supports qu’ils soient phonographiques ou non.

Certains artistes à la manière des ethnologues ou des folkloristes, s’inscrivent dans une pratique liée à la collecte, au recensement et à l’étude de matériaux culturels (objets disques en circulation, distribués, joués, écoutés, délaissés) et proposent ainsi une pratique ou un mode d’appropriations inédit des supports. D’autres ne font pas forcément référence directement au support vinylique, mais à ses processus de fabrication : sa chimie, son alchimie, l’archive inscrite dans le sillon à sa surface irisée ou par convocation par la trace laissée, l’écriture, le geste. C’est aussi l’image que l’objet renvoie comme plan de projection mécanique, spectrale ou mentale. Cette « exposition élargie », terme emprunté au cinéma dit « élargi » signifie qu’elle sera activée, lors de rendez-vous publics, des machines parlantes seront utilisées, phonographes, tourne-disques, machines à graver avec des séances d’écoute et rencontres proposées au Centre Tignous d’art contemporain, dans d’autres lieux partenaires ou encore dans l’espace public.

Patrice Caillet et Jérôme Poret commissaires d’exposition.